Un frais matin
Sous le soleil d'un frais matin
Je vois mourir la lune claire
Ses doux reflets d'argent satin
Quittent sans bruit le lit stellaire
L'or se déverse à pas de loup
Sur mille fleurs ensommeillées
Au fond du val encore flou
De quelques brumes éraillées
Un champ s'élève, oiseau lointain,
Une musique cristalline.
Premier parfum, soupçon de thym,
Premier rayon de coralline
Qui se prélasse langoureux
Faisant briller de fines perles
De quelques éclats vaporeux...
Lorsque soudain l'aube déferle!
Des vagues couleur or
Ceintes d'écume pourpre
Impalpable trésor
En flammèches d'étoupe
Des vagues de velours
Qui parent la vallée
De ses plus beaux atours:
Une robe moirée,
Un corsage de feux...
Des vagues de dentelle,
Filant comme cheveux
En marée irréelle.
Sous le soleil d'un frais matin
Un jour nouveau a pris naissance
L'astre solaire en diablotin
Diffuse là bien douce essence
L'or se déverse à pas de loup,
La nuit avecque déférence
Devant cet astre encore flou
S'incline et fait sa révérence
Un chant s'élève, oiseau lointain
Qui entonne sa ritournelle
Ode à la lune qui s’éteint
Sous une aurore de flanelle
Le 26/09/2011 © JFP