Par la fenêtre
Je t'imagine nue, accoudée au balcon...
Et peut-être l'es-tu, t'amusant, au passage
De ces mâles courant, de tout ce qui, pas sage
Tourbillonne en ta tête en fantasmes féconds,
Alors que, trop pressés, nul ne voit ce sourire
Qui pourtant en dit long de ce feu qui te cuit
Né de ce jeu naïf : déshabiller autrui
Et laisser le désir un instant te conduire...
Où te mènent dis-moi ces songes de plaisirs
Qui sur un courant d'air glissent entre tes cuisses,
Suggérant à tes sens d'insondables abysses,
Que tu laisses ainsi t'emporter à loisir ?
Rêves-tu que celui qui vient de disparaître
Emprunte l'escalier et entre sans frapper,
Vienne à pas de velours la taille t'attraper
Faisant suite au clin d'oeil jeté par la fenêtre ?
Attends-tu que ses mains remontent sur tes seins,
Qu'un souffle étourdissant à ta bouche il suspende
Et que, les yeux fermés, sa chaleur se répande
Comme se répandrait un délicieux vaccin ?
A moins que simplement ton amant tu n'attendes,
Oubliant le retard qu'il a comme toujours,
Désirant lui offrir ton corps à contre-jour
Pour que son sexe vite avidement se tende...
Quoi que vu ton visage et le cri retenu,
La lèvres que tu mords et les jambes qui tremblent,
Il semble que les vents s'y sont mis tous ensembles
Pour faire déborder ton plaisir contenu ;
Tant pis pour cet amant qui bien trop souvent tarde,
Que tu vois dans la rue, au sourire serein,
Il aura beau l'avoir et droite et bien gaillarde,
Il ne glissera pas dans le creux de tes reins !
Le 08/10/2014 © JFP