Dans un rêve une plume accrochée à ton aile
S'est posée lentement, doucement sur ma joue
Dessinant des baisers au parfum de cannelle
Près de ma bouche en feu dont tendrement tu joues

Dans ce rêve allongé près de toi demoiselle
Je bois le souffle chaud de tes lèvres carmin
Qui font sonner mon corps ainsi qu'un violoncelle
Dont l'âme vibrerait sous l'archet de tes mains

Dans ce rêve éveillé je laisse aller tes doigts
Et  je ferme les yeux, pour que sous mes paupières
Soit prisonnier ce songe, et comme un feu de joie
Brûle au fond de mon âme une douce lumière

Le 25/06/2009 © JFP

Cet arbre grand et fort aux ramures prodigues
Abritait sous son ombre un vieux banc de bois dur
Dont les ans cumulés, cent passés sans futur,
Ont glissé sans le voir comme l'eau sur des digues

Cet arbre grand et fort, lui, a vu cette vie
Qui escortait la sienne, et que pluie et que vent
Et soleil et brouillard, tout ce monde souvent
Venait les amuser de leur chorégraphie

Oh combien d'amoureux, oh combien de "je t'aime"
Ont résonné ici, sur le dossier gravés
Par une main tremblante, aujourd'hui délavés
D'avoir tant vu fleurir confessions en poèmes

Les orages passés ont patiné les planches
Qui frémissent encor des baisers échangés
Avec fougue et passion sous des cieux orangés,
Quand n'existe plus rien que deux âmes qui flanchent

L'arbre toujours vaillant de ces bras le protège
De ses feuilles le couvre à l'automne venu
Et quand s'en vient l'hiver cet édredon ténu
Se tasse sous le poids d'une couette de neige

Oh combien de moineaux, oh combien d'alouettes
Reviendront siffloter sur ce banc oublié
Surveillés par le tronc de cet arbre plié
Dont l'ombre étend ici la lourde silhouette

Combien de fois encore une lune blafarde
Versera ses rayons jusqu'au bout de la nuit
Egayant de ses feux un banc bercé d'ennui,
Semant l'éternité du pinceau qui le farde

Le 22/05/2011 © JFP

Ah, nuages nuages
Que ne suis-je un oiseau
Pour partir en voyage
Et m'envoler bien haut
Sans le moindre bagage
Au-dessus de vos eaux

Oh beaux nuages blancs
Si gris dans la tourmente
Je voudrais sur vos flancs
Trouver cachée l'amante
Au sourire troublant
De religieuse mante

Nuages voyageurs
J'aimerais vous poursuivre
De coups d'ailes rageurs
Me rendre quasi ivre
De ce coton flotteur
Fait de cristaux de givre

Nuages noirs, si bas
Annonciateurs d'orages
Qu'un coup de vent rabat
Au sol, criant de rage
Engageant le combat
Sur ces frais pâturages

Nuage opalescent
De ta douce dentelle
Je t'en prie redescend
Et couvre de tes ailes
Ce décor paressant
Au creux des ombres frêles

Doux nuages d'hiver
Chargés de blanche neige
Glissez donc vers ces vers
Que vos flocons assiègent
Par devant par l'envers
Comme un antique siège

Le 16/12/2009 © JFP

J'ai pris le fleuve un jour d'automne
Et suis parti voir l'océan
Mal m'en a pris, c'est monotone
Je suis rentré vite céans

Car sur les quais de cette Seine
Si chère à bien des parisiens
Je devine entre les persiennes
Fesses galbées et jolis seins

Quand je me glisse sur l'eau vive
Nonchalamment de pont en pont
Je jette un regard sur la rive
Aux accents gais, un peu fripon

Quand se soulève une jupette
Au fond de l'oeil luit un éclair
Je danse sur les vaguelettes
J'avoue la tête un peu en l'air

Quand sur un banc deux amoureux
A plein poumon là-bas s'embrassent
Me vient souvent un petit jeu
Un coup de corne me délasse

Une gambette à moitié nue
Belle balade me suggère
Entre ces jambes d'ingénue
Vers lesquelles mon esprit erre

Les étudiantes bouquinant
Me font rêver dans leurs voyages
Quand leur chemise en s'envolant
Dévoile un peu de leur corps sage

Mais je ne suis pauvre péniche
Qu'un gros bateau sur l'eau errant
J'ai beau sortir mes yeux de biche
Ca n'y fait rien, c'est déchirant...

Le 29/04/2009 © JFP

Parce que le temps s'y prête vachement bien :-)

Quand la toison sous le jupon
Vibre fébrile au vent gracile
Qu'un polisson souffle fripon,
Se fait docile en ta presqu'île

Quand le tétin contre ma main
Vient et se glisse en ce calice
Que le destin t'offre matin,
Se fait malice un brin complice

Quand une fesse au goût d'ivresse
Contre ma joue comme un bijou
Avec adresse oh la diablesse
Se fait joujou j'en devient fou

Quand une cuisse, ardent supplice
Vient s'amuser, me caresser
Provocatrice, inspiratrice
D'un chaud baiser au goût corsé

Quand une bouche peu farouche
Lèche mon gland d'un leste lent,
Vole et me touche... Un oiseau-mouche
Aux doux élans, chauds et troublants

Quand la chaleur du chat miauleur
A l'entrecuisse au goût d'épice
De son odeur de fraîche fleur
Se fait délice, odieux supplice

Quand tout votre être ose promettre
Pour m'enivrer mille baisers
Je veux connaître et me repaître
De vous aimer en fin gourmet !

Le 18/10/2009 © JFP

Te trouverai-je un jour prochain oh toi ma mie...
M'abreuver enfin à l'aube de ta tendresse,
M'enivrer sans fin de ton trop plein de caresses
Faisant fuir au loin cette distance ennemie

Nous approcher tant et tant que plus rien jamais
Ne pourra entre nos corps serrés se glisser
Tant nos bras affolés nous tiendrons enlacés,
Offrant à nos coeurs un éternel mois de mai

Et je me plongerai tout au fond de tes yeux
A la recherche du soleil qui tant t'éclaire,
A la poursuite de cette âme à l'eau si claire
Que même auraient peur de s'y égarer les cieux...

Et tu viendras pour sur mes lèvres déposer,
Du joyau de douceur que dessinent les tiennes,
Une douce bise aux fragrances aériennes,
Ce si merveilleux et tant attendu baiser...

Le 28/08/2007 © JFP

Je t'attends derrière la porte
Pour te prendre par surprise
Tout doucement entre mes bras
Souffler dans ton cou la brise
De ces baisers que je t'apporte

Contre ton dos je me resserre
Pour soudain te pénétrer
De la chaleur de ces mots doux
Que je viens te murmurer,
De mes pensées les émissaires

Mes mains effleurent ta poitrine
Puis je viens te mettre un doigt
Contre ta joue que je caresse...
Tu trembles comme de froid
Sous cette main jouant, câline

Je te traîne dessous la douche
Et je glisse entre tes fesses
Un filet d'eau coquin et chaud;
Elles se trémoussent sans cesse,
Avec envie dessus je louche

Glissant ma bouche sur ton corps
Je m'en viens boire à la source
De tes lèvres entre lesquelles
Ta langue entame une course
Et dont je sonde les abord...

05/2008 © JFP

Et il partirent, main dans la main, pour un long voyage.

chut..... Ne les éveillez pas...

En marchant ce matin est tombée d'une feuille
Une goutte de pluie sur le bout de mon nez
Je la laisse rouler, sur mes lèvres la cueille
Imagine un instant ta langue au goût sucré

Se mélange à ce songe un vent de chèvrefeuille,
La couleur de tes yeux et ton parfum musqué.
J'imagine un baiser; pourvu que tu le veuilles,
Ce moment d'abandon toute la nuit rêvé

Le soleil ce coquin perce les frondaisons
Un rayon polisson au coin de l'oeil m'appelle
Et un pinson lui chante une douce oraison

J'imagine à mon bras le bras de cette belle
Qui toute cette nuit jusqu'au petit matin
Posa dessus ma bouche un sourire mutin

Le 08/11/2008 © JFP