Un monde à l'agonie
J'ai rêvé bien des fois qu'en ce monde ballant
Quelques dieux agacés de cette espèce folle
Qui les avait bannis approchaient à pas lents
J'ai rêvé bien des fois que la forêt flambait
Sous leur folie furieuse un jour au mois de mai
Alors qu'ils relevaient les anciennes idoles
Quand l'eau et puis le feu, quand l'air et puis la terre
Ensemble marcheront, saurons-nous résister,
Des éléments calmer cette juste colère ?
Je me suis vu parfois impuissant assister
A l'agonie d'un monde, aux affres de la guerre
Assis sur un nuage et les yeux attristés
De ce navrant carnage que prédirent naguère
Ces dieux dépossédés aujourd'hui rejetés...
Le 05/10/2008 © JFP
Contre-jour et pointillisme
A l'origine, j'étais parti pour photographier les genêts derrière.
Mais je préfère cette version :-)
Bonne semaine à toutes et tous
Les yeux de la forêt
Au détour d'un chemin la foret te surveille
De son oeil gris et torve elle observe tes pas
Malheur à toi passant qui son repos éveille!
Tu pourrais bien passer de la vie à trépas
Un vieux hêtre épuisé qui chute sur ta route
N'est-ce bien que hasard, ou avertissement?
Je te le dis l'ami il ne fait aucun doute;
Prends ton chemin à rebrouss'poil et file avant!
Cette traitre racine à qui ton pied s'accroche,
Etait-elle bien là, la seconde d'avant?
Te voilà aussitôt le nez contre la roche
Ne crois pas au hasard, ni à l'enchantement
Au détour d'un chemin la forêt te surveille
Elle vit elle joue, elle observe tes pas
Elle t'en veut manant, de souiller ses merveilles!
Rentre chez toi avant que d'être son repas...
Ce sentier si charmant ne serait-il un piège?
Et si tu y descends, sauras-tu remonter?
L'idylique vision n'est qu'un vil sortilège,
La cascade plus bas rêve de t'emporter!
Sous sa brume légère aux fines gouttelettes
Se camoufle une ondine attendant son amant
Jouant de l'eau qui danse en douces ondelettes,
Construisant ton cachot de ces scintillements.
Au détour d'un chemin la forêt te surveille,
Compte chacun des pas qui bientôt te perdront,
Se gausse d'une chute et déjà s'émerveille
Du diadème laissé en relief à ton front...
Arrête promeneur, la forêt et ses elfes
Ne veulent pas de toi! Retourne en ton logis
Avant que de manger les racines des trèfles...
La peur au ventre cours! Jusqu'aux îles Fidji!
Le 06/03/2011 © JFP