A toi mon rêve
Je t'ai rêvée amante, à la bouche de feu
A m'en brûler le corps sous la couette et ses plumes
Et m'éveiller perdu sous les nappes de brumes
Du souvenir ardent de tes baisers fiévreux
Je t'ai rêvée divine aux parfums de la nuit
A m'en croire divin sous l'éclat de ta lune
Et ma main caressait la douceur d'une dune
Que ton corps arborait aux ombres de minuit
Je t'ai rêvée ardente aux yeux de l'océan
Qui nous épiait non loin nous berçant de ses vagues,
Et leur douce musique en un serpent qui vague
Incitait nos corps fous à se donner céans
Je t'ai rêvée lascive abandonnée aux mains
Errantes sur ton corps, douces et attentives
A tes secrets désirs, caresse apéritive
Qui enflamme ton corps tout autant que le mien
Et je te rêve encore à l'aube de mes nuits
A l'ombre de mes jours, délicate lumière
Qui danse entre mes yeux, une rose trémière
Qui fleurit mes étés et brise leur ennui...
Le 07/05/2012 © JFP
Les Diamants de l'Hiver
Mille pépites d'or et d'argent scintillantes,
Sous le vent qui s'égaye en bourrasques de feux,
Poussières du trésor aux griffes chatoyantes
D'un hiver hésitant semant sa poudre aux yeux,
Mille pépites d'or comme autant de flammèches
Dansent sous le soleil. Vois, juste sous ton nez,
Ces gais lutins glacés qui de l'infime brèche
Font le hall accueillant où aller se nicher !
Neige et gel et soleil et brouillard tous ensemble
Sur la lande sans nom dansent le rigodon
Et se rient du passant qui sous sa veste tremble
En se rêvant déjà sous un lourd édredon
Quelques rares oiseaux tout gonflés de leurs plumes
Que c'est presque miracle, à les voir grelottants
De les voir s'envoler dessus la blanche écume
Lorsqu'approche, curieux, ce passant inquiétant
Quelque feuille parfois, vestige de l'automne
Dévoile ses couleurs sous un épais taillis,
Partition oubliée à une branche atone
Qui s'offre par surprise à mes yeux ébahis
Des squelettes de givre ont recouvert les herbes
D'un étui de cristal aux contours acérés,
La lumière s'y glisse et en devient le verbe
De son encre arc-en-ciel en ces vers suggérés
Mille pépites d'or ont brillé de malice,
Jouant contre le vent et dessous le soleil
Pour ces dunes forger, comme blanche pelisse
Qui s'étend sur la lande et couvre son sommeil
Le 15/03/2012 © JFP