L'abeille

Dans un subtil bourdon je t'entends qui approche
Louvoyant souplement, agile de chaque oeil
A cerner les obstacles, passant sans anicroche
Dans ce fatras de bois formant millier d'écueils

Tu goûtes une fleur mais vite la dédaigne
Est-elle trop palote, ou manque de nectar ?
Tu tentes sa voisine, alléchée par l'enseigne
Mais tu rechignes aussi, la quittes sans retard

Et pourquoi celle-ci qui semble dire "viens"
Te fait stopper tout net puis virer aussi sec
Tu poursuis quelques temps ton ballet aérien
Puis attaque en riant comme un fou aux échecs

La branche plie, la fleur s'échappe et tu l'attrapes
Tu stabilises l'équilibre et tu te mets
A agripper ce doux festin entre tes pattes
Pour dévorer jusqu'à la lie ce précieux met...

Le 16/05/2008 © JFP