Un court instant d'éternité
Au travers du feuillage oscillant sous le vent
Le soleil les épiait, déposait les caresses
De quelques rayons d'or dans leurs yeux se levant
L'un vers l'autre, emplis de timide maladresse...
Je ne sais quand le temps a stoppé son élan
Autour de ces deux corps enlacés d'une étreinte
Eternelle ni quand leurs lèvres se mêlant
Ont perdu à jamais tout arôme de crainte
Dans leurs yeux enflammés le soleil est jaloux !
Même lui si luisant n'est qu'étoile lointaine,
Même lui si brûlant n'est plus rien qu'âtre flou,
Tout au plus une braise à la vie incertaine.
Ils semblent ne rien dire et se parlent pourtant
Qu'ont-ils dans le regard qui si fort les envoûte ?
Des parfums éternels ensemble les portant
En un souffle éthéré que chaque feuille écoute ?
Ils ne font qu'un à deux même dans leurs soupirs,
Leurs bouches sont de feu, s'attisent en silence,
S'effleurent tendrement avant que de s'offrir
En un mouvement peint d'un soupçon d'insolence...
Je ne sais si le temps reprendra son élan
Les sortant peu à peu de ce périple tendre,
Duquel ils reviendront le corps encor tremblant
De ce plaisirs brûlant que le désir engendre.
Les nuages au loin ont stoppé leur chagrin
Et gardent pour plus tard le reste de l'averse
Sous la sombre couleur de ces reflets d'airain
Qui sans le moindre mot à terre se déverse
Le temps s'est arrêté entre leurs yeux fiévreux
Qui content la passion en ce troublant manège;
Le temps s'est arrêté et ils en sont heureux,
Ne les dérangeons point ce serait sacrilège.
Le 09/11/2011 © JFP