Le froid s'est installé, le blanc est apparu, un peu plus haut dans les montagnes.
Ici, la neige tombe doucement, en voletant de droite et de gauche.
Elle tombe mais s'évapore en touchant le sol qui semble refuser ce blanc cocon.
Il fait frais, il fait gris. Les manteaux d'hiver, chauds et lourds, sont ressortis de leurs placards et cachent les passants dont on ne voit plus guère que le bout du nez.
Quelques femmes encore gardent les petites jupes par dessus d'épais collants qui ne semblent pas les protéger complètement du froid. Coquêterie qui les entraîne, tremblotantes, à travers la ville en quête de ... De je ne sais quoi, bien entendu.
Le froid s'est installé et la vie semble s'endormir, ralentit son rythme au milieu des passants pressés d'aller se mettre au chaud d'un petit chez soi douillet, d'un petit bistrot dans lequel prendre un café brûlant.
Quelques fleurs encore ornent les arbustes. Quelques retardataires, et d'autres qui croyaient que le printemps n'était plus très loin, comme ces rhododendrons qui poussent à quelques pas de chez moi et qui risquent de regretter un peu leur impétuosité...
Le froid s'est installé, l'hiver tisse son long manteau de calme, de repos et de blanc.
Les rues s'illuminent, comme si l'homme voulait repousser cette absence de couleurs qui est la marque de l'hiver.
La ville a ressorti ses vieux manèges d'antan. De ces vieux manèges où le moteur est un homme ou une femme qui pousse vaillamment des deux jambes sur le pédalier d'un vélo qui va entraîner des petits enfants dans les airs, parfois pleurant de peur, souvent riant au éclats.
Nostalgie d'un temps passé, qui revient de plus en plus souvent, comme si l'homme était fatigué de cette fuite incessante en avant, toujours courant après un futur qui lui échappe, se refusant à regarder en arrière de peur d'y découvrir un passé qui cherche à le rattraper, le talonnant sans cesse. Passé et futur sont si proches : un instant les sépare, l'instant présent, éphémère, fugitif, éternel et pourtant déjà disparu le temps même d'y penser...
Le froid s'est installé, l'hiver s'est allongé sur les villes et campagnes, caressant de ses doigts quiconque vient lui parler de ces hivers d'autrefois ou à venir, de ceux qui font fumer les marrons et le vins chauds et petites volutes qui filent au-dessus des mains gantées.
L'hiver est enfin là...
Voici quelques photos.
Comme vous vous en douterez peut-être, ces quelques manèges m'ont un peu inspiré :-)
Ce premier manège était le seul (je crois) à être électrique. 
Celui-ci, sous la forme d'une voiture qui ressemble un peu à celle de Gaston Lagaffe, est dotée d'un mécanisme à pédale actionné par le conducteur.
Merci à celui-ci de m'avoir laissé le temps de prendre la photo :-)
Ceux-ci sont à pédales également. A gauche un vélo qui entraîne le plateau par friction, 
une chaise de jardin confortable :-p
A priori ça fatigue, le lutin réclamait la pause !!
Alors que son collègue faisait le clown 
En voici un pour les tout petits, ceux qui ont peur des grandes vitesses.
Euh....
Je ne me souviens plus comment il tourne.
Poussé par les mains ??
Et le dernier est musical, accompagné d'un orgue de Barbarie plutôt amusant (à droite) !
La vache qui se fait traire ci-dessus reste un mystère, mais je me demande si elle ne serait pas le mécanisme qui fait tourner le manège...
Photos prises à Saint-Etienne ce dimanche, place Jean Jaures
Même si une tour étrange pouvait en laisser certains perplexes...
