Quand l'hiver rôde
De ta chape glissante au loin je t'aperçois
Grand monsieur recouvert de sa pelisse blanche
Un bâton à la main, qui jamais ne t'assois
Bravant le froid naissant, surfant les avalanches
Je te vois grand coquin dérober les couleurs
Dont l'automne sans fin mille feuilles décore,
Te voici dans le jeu d'un vil cambrioleur
Dansant sous la douceur d'un lai de Stesichore
Entre les branches nues tu joues comme un gamin,
Arrachant sans façon quelque ultime feuillage,
Faisant voler au loin de chauds reflets carmin
Unique éclat de feu de ton triste pelage
Accrochés à ton aile aux lourds nuages noirs
Une horde de fées en une pluie d'étoiles
Dépose ses flocons au faîte d'un manoir
Que la lune montante avec froideur dévoile
Le silence s'étouffe et devient de coton
Même le promeneur entend ses pas qui meurent
Traversant ces bois lourds sous sa peau de mouton
Se pressant dans le froid vers sa chaude demeure
Le 17/11/2009 © JFP