Le pigeon
un petit défi du samedi raté. Raté parce que je ne l'ai pas rendu à temps. C'est parfois court, une semaine...
Un pigeon voyageur, allant par monts et vaux,
Se promenait hardi par-dessus les nuages
Et servait de facteur en ces temps médiévaux
Où courir le pays faisait trop longs voyages.
Il rencontrait souvent pigeonne de son goût
Mais ne trouvait le temps de lui conter fleurette,
Malgré toute sa verve et son charmant bagout
Il fallait repartir et laisser la pauvrette !
Un ami suggéra, puisqu'il était facteur,
De lui laisser un mot de sa plus tendre plume ;
Il en transportait tant, ce presque migrateur,
Qu'une lettre de plus ne serait point enclume.
Aussitôt dit fut fait, l'encrier fut ouvert !
Le papier recouvert de sa plus belle prose
(Qu'on aurait pu se dire : oh mais ça vaut Prévert !)
Qui lui teindra la joue en un timide rose
Se trouva peu après en quatre replié,
Enroulé à la patte et serti de l'alliance
Qu'il comptait bien offrir une fois arrivé ;
Et le voilà parti, tout bouillant d'impatience...
Mais à destination, hélas on a ôté,
Et le petit mot doux et la bague jolie,
Et la belle pigeonne en a tant rigolé
Qu'entre ses plumes se pâma toute étourdie.
Le 17/02/2014 © JFP